Cette page n’a pas encore été corrigée
Leurs innombrables bras ont fait leur œuvre. Il semble
Que le mont colossal, déraciné par eux,
Chancelle, en oscillant sur sa base qui tremble,
Pour s’affaisser d’un bloc an néant ténébreux.
Les paliers effondrés de l’abîme qui s’ouvre
Apparaissent, montrant, en monstrueux lacis,
Ces chemins souterrains que leur déroute couvre
D’une tumultueuse évasion noircis…
Tout s’apaise : la mort me frôle, familière.
La solitude aux plis muets s’appesantit
Sur la surnaturelle et vague fourmilière
Soudain abandonnée et vide. Et j’ai senti
Que, sous le sol de l’âme humaine, quand la sonde
Plonge, elle va troubler, en son profond retrait,
Dans ses caves aux murs vacillants, tout un monde
Qui vit, se multiplie et garde son secret,