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Le diadème igné ceint son front : sous la chape
De nitre bouillonnant, un cilice lépreux,
Enduit de poix liquide et d’éther sulfureux,
L’enveloppe… et jamais une plainte n’échappe
À l’impassible foi du divin Malheureux.

L’impérial manteau de douleur qui le drape
En plis de plomb fondu s’incruste sur ses reins..,
Mais c’est au pur mêlai des contours souverains
Que le lent balancier de l’Eternité frappe
La beauté de sa face et de ses traits sereins.

Devant la colossale et flambante effigie,
Comme une lave où des remous font ondoyer
Les fulgurations de son secret foyer,
Une silencieuse et lumineuse orgie
S’éploie eu nappe chaude aux pieds du Foudroyé.

Sous les voûtes au loin miroitantes, forgées
D’acier vermeil, mêlant, en un luxe d’émaux,
Des muffles d’hommes à des visages d’animaux,