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Entassements jetés dans la nuit du peut-être,
Amoncelés en blocs, tels qu’en les bâtissant,
Avec sa chair, avec ses os, avec son sang,
L’esprit humain s’était usé comme un ancêtre,

Les matériaux : bruts du Temple inachevé,
Arraches par l’Idée aux carrières de l’ombre,
Pris à l’Espace, pris aux Causes, pris au Nombre,
Tout ce que l’Homme a vu, tout ce qu’il a rêvé,

Tout l’Infini conçu dans les veilles sacrées,
Les vérités sans nom qu’élabore en grondant
Et que marque du sceau de son vouloir ardent
Le séculaire effort dont elles sont créées,

L’épouvante d’avoir deviné, la terreur
Du conquérant qui marche au fond du sanctuaire,
Et sur qui pèse, ainsi qu une paix mortuaire,
Tout le faix écrasant des voûtes de l’erreur,