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PAROLE D’INTELLIGENCE



Au plus profond des solitudes de ton âme,
Désert blanc que calcine un âpre vent de flamme,
Lourd de la vie apprise et du destin souffert,
Frondaison immobile et veuve de murmures,
Dont les souffles du ciel évitent les ramures,
L’arbre de la science étend son dais de fer.

L’inféconde splendeur de son ombre mortelle
Couvre la plaine immense et formidable, et telle
Que le pavé d’un temple oublié de ses dieux,
Où le seul pas d’un prêtre inconscient éveille,
Sous les lambris obscurs, la terrible merveille
De simulacres d’or sans pensée et sans yeux.