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Des confins de ton Être intérieur, pareil
À l’éternel errant des routes, pour apprendre
Qu’avant l’heure où mourra ton suprême soleil
Ta Mémoire est un gouffre où tu ne peux descendre ?

Ô Sage ! ignores-tu qu’en toi sont des sommets
Que tes regards humains ne connaîtront jamais,
Et qu’il est, sous la nuit de ton âme profonde,
Visible en vain du mont où t’ont conduit tes pas,
Tant que la vie ardente en toi halète et gronde,
Une terre interdite où tu n’entreras pas ?