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LE FOUDROYÉ
Je suis tombé des cieux ardents de ma pensée,
Et je gis, faible et nu, sous la haine glacée
Du seuil où se brisa l’orgueil des chars de feu,
Comme, en l’horreur qui le protège,
Gît le cadavre foudroyé du sacrilège
Qu’ont jeté dans la nuit les vengeurs de leur Dieu.
J’ai voulu m’évader de moi-même, et connaître
La réalité pure et l’essence de l’être ;
Et, partout, mon espoir obstiné s’est heurté
Aux formes mêmes de mon songe,
Me renvoyant, en perspectives de mensonge,
Mon spectre à l’infini par elles reflété.