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Puisque, pour la pensée, en soi-même affranchie,
L’idéal réclamé par notre rêve errant
Sera notre Raison humaine, réfléchie
En ce qu’elle aura de plus grand,
Puisque, pour la justice à nous-même affrontée,
Le parfait pressenti par notre songe obscur
N’est que notre vertu mortelle, reflétée
En ce qu’elle aura de plus pur,
Puisque, pour cet Esprit dont nous sommes la lyre,
L’immobile Beauté dont le Verbe est l’autel
N’est rien que ce poème ineffable, où se mire
Ce que nous avons d’éternel,
Puisque tout ce qui fut la créature et l’Être,
Et Celui que la Vie adorait à genoux,
Comme cet Univers qui ne peut se connaître,
N’a de conscience qu’en nous,