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Si l’antique Démiurge est notre créature,
Si, des feux du Centaure aux gloires de l’Arcture,
        Rien ne nous a parlé de lui ;

Si nous ne rapportons, de ces déserts de cendre,
Pas même une étincelle à tes flambeaux éteints,
Si, sur tes temples morts, tu nous vois redescendre,
Sans même une promesse offerte à tes destins,
Ne devines-tu pas, hors des choses sensibles,
Parmi cet infini qui n’est plus qu’un bûcher,
Un monde intérieur aux cercles invisibles
Où d’autres infinis, encore inaccessibles,
        Nous pénètrent sans nous toucher ?

Si tu ne peux plus lever les yeux vers les astres
Pour y chercher un nom par nos mains effacé,
Aux voûtes de la Nuit sombre, où tu les encastres,
Si les lettres du nom divin même ont passé,
Etends ces bras que tu dressais vers la lumière,
Et cherche autour de toi, dans ton ombre, à tâtons ;