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À CEUX QUI VIENDRONT
Oh ! pourquoi suis-je né dans la première aurore
D’un avenir que nul prophète n’a prédit,
Pour qu’en entrevoyant ce qui n’est pas encore,
Je trébuche à ce seuil que la lumière dore,
Et que la mort inévitable m’interdit !
O siècles, millions et millions d’années !
Pourquoi donc, arrêtant mon âme dans son vol,
M’avoir jeté parmi les mornes destinées
De ces races à tout ignorer condamnées,
Et que leur âge lie aux fanges de leur sol ?
Pourquoi sitôt tomber dans la tourmente humaine,
Quand, devant l’infini s’ouvrant comme un vaisseau,