Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée


L’écho d’une lointaine et pareille douleur,..
Avec les morts flottants aux plis blancs de leur tombe,
Le plomb de ta pensée au gouffre insondé tombe…
Ah ! nous ne sommes donc pas les seuls !… ô terreur !

Soleils ! avons-nous bien compris ? Devons-nous croire
Que la houle des cieux roule innombrablement
La flotte astrale en marche au fond du firmament,
Sous ses pavois de flamme et ses fanaux de gloire,

Pour que chacun de ces prodigieux vaisseaux,
Porteur aussi de vie et de chairs torturées,
Vogue, en abandonnant, sur les routes sacrées
Que son étrave creuse en sillons colossaux,

Un ténébreux essaim d’âmes désespérées !…