Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée


Cette Terre, échappée à la chaîne des causes,
Qu’en des orbes nouveaux, par son vouloir élus,
Conduit une Raison mortelle, qui n’est plus
L’éternelle Raison des êtres et des choses,

Cependant que, débout à la barre, parmi
L’embrun incandescent des pâles nébuleuses,
Ephémère pilote aux rides douloureuses,
L’Esprit prométhéen, en qui l’espoir frémit,

Lira, dans l’ombre ardente au loin ensemencée
D’une averse sans fin d’astérismes épars,
Les chiffres dont l’ardent essaim, de toutes parts,
Sur le vol du calcul portera sa pensée.

Et peut-être, à cette heure où, sur son front, le soir
Couvrira le treillis des noires arcatures,
Et marquera, de ses clous d’or, leurs lignes dures,
Croira-t-il, au lointain du possible, entrevoir