Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/171

Cette page n’a pas encore été corrigée


Les voix sans nombre de la Nature, perdues
Dans l’immobile songe où le passé s’endort,
Comme la foule au fond d’un sanctuaire d’or,
Pour mieux laisser parler l’Homme, se seront tues.

D’un pôle à l’autre alors l’immortelle cité,
Promise au style altier des Histoires futures,
Rassemblera, sous ses hautes architectures,
Le règne humain, conquis à la sainte unité.

Et, du sol où la race aux yeux bleus, la première,
A voué son génie au labeur souverain,
Surgira la futaie aux ramures d’airain
Dont la sève est de flamme et la fleur de lumière,

La géante forêt du travail, débordant
Sur tous les horizons et toutes les frontières,
Dont l’âme aux générations, ses héritières,
Léguera le secret du Rêve d’occident.