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Qui, dans l’Être total ayant conquis un être
Que les cycles futurs ne vous reprendront pas,
Ne retournerez plus dans les sphères d’en-bas
Combattre pour savoir et souffrir pour connaître !
O Sages délivrés du rêve et de l’effort,
Que ne jettera plus au flanc sacré des mères
Le retour cadencé des formes éphémères,
Affranchis de la vie et sauvés de la mort !
Oubliez-nous ! laissez nos sonores écumes
Battre le roc des temps par les siècles lavé !…
Là-bas, le vent ne s’est pas encore levé
Qui vous rapportera la vague que nous fûmes,
Quand, lassé d’avoir si longtemps senti frémir
Dans ses pennes l’ivresse auguste du tonnerre,
L’Esprit, qui fut le nôtre, aura, gagnant son aire,
Ployé son cou sous son aile pour s’endormir.