O Nombre ! trop longtemps j’ai laissé mon oreille
Retentir des échos que ta révolte éveille,
Et s’emplir du tumulte armé
Des rythmes que ta voix jette aux cieux de l’espace,
Quand le rauque aquilon de la Parole passe
Par l’orgueil des buccins clamé,
Aujourd’hui, c’est mon tour ! Et l’effort qui te brise
Pèse sur ton effort de toute la maîtrise
Sereine de ma volonté,
Et je veux, opprimant ta sauvage détresse,
Que ton servage illustre, en frémissant, caresse
Les deux bras qui t’auront dompté.
La gloire de tes noms divins en vain flamboie !
Et je vais te lier, vivant, comme une proie,
A l’arc de fer de mes arçons,
Pour que puissent mes mains, joyeusement cruelles,
Mêler en se jouant les pennes de tes ailes
Et leurs tempétueux frissons
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