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Montez, ô portes de victoire !
Où chante l’ode évocatoire,
Qui, dans la pierre et dans l’histoire,
Sculpte les fastes asservis,
Et que les trésors funéraires
Au bûcher des siècles ravis,
De mes cours encombrant les aires,
Jonchent des dépouilles des ères
La paix splendide des parvis.

Esprit du Monde et de la Terre,
Qui, hors de l’ombre élémentaire,
Lèves les torches du mystère
Sur un univers qui s’éteint,
De ton éternelle attitude
Étonne le désert lointain,
Et que ta haute servitude
Anime encor la solitude
Où s’ensevelit mon destin.

Et pour que l’horizon s’éclaire
Du flamboiement de ta colère,
Au front du portique angulaire