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L’INVOCATION AU VERBE


 
Verbe furieux qui m’appelles,
Et qui, pour mon oreille, épèles
Ce que les ouragans rebelles
Disent aux océans en deuil,
Apaise tes ailes battantes,
Et, comme un esclave à mon seuil,
Du ciel du monde que tu tentes
Redescends en strophes chantantes
Vers le rocher de mon orgueil.

Sous l’arc des rythmes qu’elle embrase
Courbe ta magnifique emphase,
Et, vers les cimes de l’extase,
D’un plus retentissant essor,
Parmi les souffles du tonnerre
Qui se cabre et hennit encor,