Page:Leconte - La Tentation de l’homme, 1903.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée


Et, futile témoin du rêve inaccompli,
Dont il garde à jamais l’inutile attitude,
Lassé d’avoir traîné sa lente incertitude
De l’impossible espoir à l’impossible oubli,

Mon bras, dont le ciseau fixe le geste, élève,
Dans son impériale emphase éternisé,
Ainsi qu’un vain défi vers le ciel apaisé,
L’impuissance fragile et massive du glaive.

Car l’Esprit, bâtisseur de ce songe, a construit
Cette effigie avec de la matière inerte
Que le rayonnement des étoiles déserte,
Par une nuit de glace et d’or, par une nuit

Dont ses ailes de bronze ont étouffé les souffles,
Et, dressant cavalier et cheval d’un seul bloc
Terrible, sur leur base encastrée en plein roc,
Roidi les cabestans et fait crier les mouffles,