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Tueurs d’aigles, chasseurs d’hommes, marcheurs des plaines,
Qui suiviez, lourds de pluie et de givre marin,
La sente des aurochs ou la piste des rennes
Et dont le casque avait des ailerons d’airain,

Rôdeurs des flots, chercheurs d’îles, veilleurs des hunes,
Qui hantiez la banquise hyperborée, où dort
Le mystère du pôle et le secret des runes,
Passants de la tempête et des horizons d’or,

Vous que l’hiver suprême a couverts de sa neige,
Ancêtres disparus et qu’en vain j’animais !
Je n’évoquerai plus votre muet cortège,
Car je sais que les morts ne reviennent jamais…

Mais ils vivent en moi ; c’est en moi que s’achève,
Parmi l’éclat tonnant des rythmes furieux,
La vision de l’œuvre où s’efforça leur rêve,
Et dont la nuit fatale a délivré leurs yeux.