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Avez-vous avec moi respiré le vent libre
Des torrides déserts ou des désertes eaux ?
Est-ce votre âme encor qui revient, chante et vibre,
Et fait crier en moi la fibre de mes os,
Dans un élan sauvage et de force et de joie,
Quand se cabre la bête ou quand hennit la mer,
Pour ces rébellions inutiles que broie
Ou l’éperon d’acier ou l’hélice de fer ?
Créez-vous sous mon front les fabuleux mirages
Dont s’embrase le porche ardent de l’équateur ?
Me clamez-vous, parmi la splendeur des orages,
La haine au souffle impur du sol dévorateur ?
Si vous vous redressez parfois sur votre couche,
Barbares d’Occident ! le reconnaissez-vous,
S’enivrant du galop de son mustang farouche,
Le frêle descendant des grands cavaliers roux ?…