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LES ANCÊTRES


 
Vous dont le sang nourrit encor nos muscles souples,
Héroïques dompteurs de géants étalons,
De qui la race garde à l’orgueil de ses couples
L’honneur de ses yeux bleus et de ses cheveux blonds,

Aïeux obscurs, en qui ma chair eût voulu vivre,
Sous les bardes de bronze ou sous les torques d’or,
Dont mon songe obstiné croit encore poursuivre
La barque au dur taillant sur les vagues du Nord,

Guerriers chastes, conçus au flanc des mères graves,
Et qui passez, au fond des mémoires, courbés
Sur le col des chevaux ou le soc des étraves,
Par-delà tant de jours sous l’horizon tombés,