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L’ŒUVRE CONSOLATRICE


 
Qu’importe à ce vivant que je suis, et qui passe
Sous la stupidité lumineuse du ciel,
Le muet flamboiement des torches de l’espace
       Et la marche que rien ne lasse
D’un monde indifférent qu’on nous dit éternel ?

Qu’importe au créateur d’un univers qu’anime
Cette fixé splendeur dont le rythme est la voix,
L’incessant mouvement des forces de l’abîme,
       Et, sur cet astre qu’il opprime,
Le retour ordonné des causes et des lois ?

S’il est stoïquement resté le maître austère
De ce divin conseil qui siège sous son front,