Et frissonner, au cœur des meutes assoupies,
Comme un soudain réveil de l’instinct languissant,
L’insolente ferveur des voluptés impies,
La saveur de l’amour avec l’odeur du sang.
Mais lorsque s’est éteint le triomphe funeste,
Quand les aigles ont fui dans les drapeaux mouvants,
L’horizon est toujours le même, et rien ne reste
Qu’un croissant de pourpre aux ongles des survivants.
Quelques-uns, à genoux, usent leurs lèvres chaudes
Sur le granit par des baisers anciens poli,
Et, complices pieux de merveilleuses fraudes,
Disent que le mur sous leur bouche a tressailli.
Peut-être savent-ils qu’ils nous mentent, peut-être
L’ombre a-t-elle trompé leurs regards imprudents :
Mais leur rêve est hideux et nous fait apparaître
Des lézardes où des gueules grincent des dents.
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