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Suppliantes jetant en rumeurs insensées
L’inexpiable aveu de leurs vaines pensées,
Avec le cri des maux en sacrifice offerts,
Elles vont, sans que leur tempête grossissante
Sur son obsession avide et morne, sente
Peser, comme un mépris, le muet univers.

Que leur bouche implore ou menace,
La même espérance tenace,
Par son enivrante vertu,
Soutient l’injurieuse audace
De leur foule au regard têtu,
Sans que jamais leur foi comprenne
Que l’indifférence sereine
Est la réponse souveraine
De l’Inconscient qui s’est tu,

Tourments de l’innocence ou remords légitimes ;
Voix des bourreaux, chants des martyrs, pleurs des victimes,
Tout un orage aux flancs du globe suspendu,