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la respiration, relativement aux variétés qu’on observe dans l’une et l’autre de ces fonctions.

Les sens extérieurs sont beaucoup moins énergiques, et le cerveau beaucoup moins grand, dans les animaux à sang froid, où il n’occupe qu’une petite partie du crâne, que dans ceux à sang chaud, où il en remplit toute la cavité. C’est sans doute le peu de mobilité de la fibre qui exigeoit ce peu d’activité dans les organes qui la mettent en jeu ; des sensations vives et des passions fortes auroient épuisé trop vîte les forces musculaires : et voilà comment les modifications des organes des sens se trouvent liées médiatement à celles des organes de la respiration.

Mais quelle est la cause secrète qui fait que, dans tous les animaux qui respirent par des organes séparés, les masses médullaires sont en petit nombre, et rassemblées dans le crâne, ou du moins écartées de la moelle épinière, tandis que, dans ceux qui respirent par des trachées, des ganglions presque égaux sont répartis sur toute la longueur de ce cordon ? Et pourquoi ne trouve-t-on jamais de systême nerveux apparent dans les animaux qui n’ont point d’organes particulièrement destinés à la respiration ? Ces deux rapports rentrent dans la classe de ceux dont les causes nous sont inconnues.

La digestion elle-même n’est pas exempte de rapport avec la respiration : celle-ci étant une des fonctions qui consomment et expulsent avec le plus de rapidité les substances dont notre corps est composé, les