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les reptiles, qui forment l’extrémité opposée. La respiration semble n’être chez ceux-ci qu’une chose accessoire ; ils peuvent s’en passer presque aussi long-temps qu’ils veulent : leurs vaisseaux pulmonaires ne sont que des branches des grands troncs. Aussi d’une part leurs organes du mouvement les réduisent-ils à rester contre terre dans les endroits obscurs et étouffés au milieu des miasmes ; leur instinct les porte à s’enfermer souvent dans des cavités où l’air ne peut se renouveler, ou même à s’enfoncer sous les eaux pendant une grande partie de l’année : et de l’autre part, leurs mouvemens sont assez généralement lents, et ils passent une partie de leur vie dans un repos presque complet.

Et comme c’est une des conditions de l’existence de tout animal que ses besoins soient proportionnés aux facultés qu’il a pour les satisfaire, l’irritabilité s’épuise d’autant moins aisément que la respiration est moins efficace et moins prompte à la réparer. C’est ce qui fait qu’elle se conserve si bien dans les reptiles, et que leurs chairs palpitent si long-temps après qu’ils sont morts, tandis que celles des animaux à sang chaud perdent cette faculté en se refroidissant.

Ce rapport du degré de la force motrice avec la quantité d’action de l’élément ambiant se trouve confirmé par l’exemple des poissons, qui, ayant le sang froid comme les reptiles, ont aussi comme eux peu de force musculaire, et une irritabilité