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force vers toutes les parties : c’est toujours du coeur qu’il y arrive, et il retourne toujours au coeur avant d’y revenir. Il pouvoit donc être exposé dès sa source à l’action de l’air : et en effet, avant de se rendre par l’aorte et ses rameaux aux parties qu’il doit nourrir, il commence par faire un tour dans les poumons ou dans les branchies pour y subir cette action.

Mais il n’en étoit pas de même dans les animaux qui, comme les insectes, n’ont ni coeur ni vaisseaux : leur fluide nourricier n’a point de mouvement régulier, il ne part point d’une source commune, et il n’étoit pas possible que sa préparation s’opérât dans un organe séparé avant qu’il se distribuât dans le reste du corps, puisque, sorti comme une rosée des pores du canal intestinal, il baigne continuellement toutes les parties, et qu’elles y puisent sans cesse les molécules qui doivent s’interposer entre celles qui les constituent déja. L’action de l’air ne pouvoit donc s’exercer qu’au lieu et au moment même de cette interposition ; et c’est ce qui arrive très-parfaitement par la disposition des trachées, n’y ayant aucun point solide du corps des insectes où les fines ramifications de ces vaisseaux aériens n’aboutissent et où l’air n’aille immédiatement exercer son action chymique. Comme nous voyons clairement les causes de ce rapport entre les organes de ces deux fonctions, nous sommes autorisés à présumer que d’autres rapports également constans qui existent entre elles, sont