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remonte, par une espèce de cercle, à la circulation, cause de toutes les secrétions, et de celle du fluide nerveux comme des autres.

Que seroit la sensibilité, si la force musculaire ne venoit à son secours, jusque dans les moindres circonstances ? à quoi serviroit le toucher, si on ne pouvoit porter la main vers les objets palpables ? Et comment verroit-on, si on ne pouvoit tourner la tête ou les yeux à volonté ? C’est dans cette dépendance mutuelle des fonctions, et ce secours qu’elles se prêtent réciproquement, que sont fondées les lois qui déterminent les rapports de leurs organes, et qui sont d’une nécessité égale à celle des lois métaphysiques ou mathématiques : car il est évident que l’harmonie convenable entre les organes qui agissent les uns sur les autres, est une condition nécessaire de l’existence de l’être auquel ils appartiennent, et que si une de ses fonctions étoit modifiée d’une manière incompatible avec les modifications des autres, cet être ne pourroit pas exister.

Nous allons voir les principaux de ces rapports, en comparant deux à deux les diverses fonctions animales. Ainsi, pour commencer par un des plus évidens, nous voyons que le mode de la respiration est dans une dépendance constante de la manière dont se fait le mouvement du fluide nourricier.

Dans les animaux qui ont un coeur et des vaisseaux, ce fluide se rassemble continuellement dans un réservoir central, d’où il est lancé avec