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et on borne ordinairement ce nom à ceux de ces changemens qui se font dans les diverses espèces de glandes, c’est-à-dire dans les corps plus ou moins épais, dans lesquels les vaisseaux sanguins se subdivisent à l’infini pour laisser transsuder de leurs extrémités l’humeur que la glande doit séparer du sang. Mais l’économie animale nous présente une foule d’autres transformations ou séparations d’humeurs qui méritent également ce nom. On ne peut guère concevoir que les nerfs agissent sur les fibres musculaires, sans qu’il arrive un changement chymique dans la nature d’un fluide qui seroit contenu dans les uns par l’accession de celui qu’y transmettroient les autres, ni que les objets extérieurs agissent sur les nerfs autrement qu’en produisant un changement du même genre : ce fluide, contenu dans le systême nerveux, aura dû être séparé du sang par le cerveau, et en général par tout l’organe médullaire.

Le sang lui-même n’arrive à son état parfait qu’après avoir laissé une multitude de substances se séparer de lui dans les poumons, les reins, le foie, etc. , et en avoir reçu d’autres qui elles-mêmes avoient été séparées de la masse alimentaire par les vaisseaux lactés. Cette masse ne devient propre à fournir le chyle qu’après avoir à son tour reçu du sang des liqueurs diverses qui en ont été séparées par plusieurs organes, et le san ne nourrit les parties qu’il arrose que par les molécules qui se séparent de sa masse, dans le