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faculté de sentir, et celle de se contracter, qui dans la plupart des animaux sont exclusivement propres, l’une à la substance nerveuse, et l’autre à la fibre charnue, paroissent être également répandues dans toutes les parties de certains animaux gélatineux dans lesquels on n’apperçoit ni fibres ni nerfs.

C’est par le moyen de ces deux facultés que les animaux sentent, desirent et se procurent leurs besoins. Le plus irrésistible de tous est celui de la faim, qui rappelle sans cesse à l’animal la nécessité de fournir de nouvelles matières à sa nutrition. Cette troisième fonction commence dans la bouche, où les alimens sont pris, et, lorsqu’ils sont solides, mâchés, et imbibés de liqueurs dissolvantes. De là ils traversent le canal alimentaire, qui est plus ou moins long, plus ou moins contourné et dilaté, dont les parois sont composées de plusieurs tuniques continues et analogues à celles qui forment les tégumens extérieurs du corps.

Ces parois agissent d’une manière mécanique sur les substances qu’elles contiennent par les contractions légères des fibres qui les revêtent, et d’une manière chymique par les liqueurs qui s’y versent.

La première dilatation du canal alimentaire se nomme l’estomac. Il est quelquefois multiple, et ses parois produisent un suc qui y réduit les alimens en une bouillie homogène pendant le séjour qu’ils y font. Le reste du canal porte plus particulièrement