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est garnie de papilles spongieuses qui s’imbibent des liqueurs savoureuses qu’elle doit goûter.

C’est par ces moyens que nous avons le sentiment des choses qui se passent autour de nous : mais le systême nerveux nous procure aussi celui d’un grand nombre de celles qui se passent en nous ; et indépendamment des douleurs internes qui nous avertissent de quelque désordre dans notre organisation, et de l’état désagréable où nous mettent la faim, la soif et la fatigue, c’est par lui que nous ressentons les angoisses de la crainte, les émotions de la pitié, les desirs de l’amour. Ces dernières sortes de sensations semblent être plutôt les effets de la réaction du systême nerveux que d’impressions immédiates ; et comme à la vue d’un danger imminent nous nous écartons sans que la volonté paroisse avoir eu le temps d’intervenir, elle ne paroît de même entrer pour rien dans le transport où nous met la présence de l’objet aimé, ni dans les larmes que nous arrache l’aspect de la vertu malheureuse.

Ces effets du systême nerveux tiennent aux communications nombreuses que des nerfs particuliers, nommés sympathiques, établissent entre divers rameaux du tronc général, et par le moyen desquels les impressions se transmettent plus rapidement que par le cerveau. Ces noeuds, qui portent le nom de ganglions lorsqu’ils sont renflés, sont des espèces de cerveaux secondaires, et l’on observe qu’ils sont d’autant plus gros et plus multipliés que le cerveau principal est moins considérable. La