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ligature ou une rupture, en interceptant la communication physique, détruisent aussi la sensation.

Le seul sens qui appartienne généralement à tous les animaux, et qui s’exerce dans presque toute la surface du corps de chacun d’eux, c’est le toucher. Il réside dans les extrémités des nerfs qui se distribuent à la peau, et il nous fait connoître la résistance des corps et leur température. Les autres sens semblent n’en être que des modifications plus exaltées, et susceptibles de percevoir des impressions plus délicates. Tout le monde sait que ces sens sont la vue, qui réside dans l’oeil ; l’ouïe, qui réside dans l’oreille ; l’odorat, qui réside dans les membranes de l’intérieur du nez ; et le goût, dont le siége est sur les tégumens de la langue. Ils sont presque toujours situés à la même extrémité du corps, qui contient le cerveau, et que nous appelons la tête ou le chef.

La lumière, les vibrations de l’air, les émanations volatiles, flottantes dans l’atmosphère, et les parties salines ou dissolubles dans l’eau et dans la salive, sont les substances qui agissent sur ces quatre sens ; et les organes qui en transmettent l’action aux nerfs sont appropriés à la nature de chacune d’elles. L’oeil présente à la lumière des lentilles transparentes qui en brisent les rayons ; l’oreille offre à l’air des membranes et des fluides qui en reçoivent les ébranlemens ; le nez aspire l’air qui doit aller aux poumons, et saisit au passage les vapeurs odorantes qu’il contient ; enfin la langue