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charnue ou musculaire. Cette fibre se contracte en se fronçant par l’empire de la volonté, mais la volonté n’exerce ce pouvoir que par l’intermède du nerf. Il n’est aucune fibre charnue qui ne reçoive un filet nerveux, et l’obéissance de la fibre cesse lorsque la communication de ce filet avec le reste du systême est interrompue.

Certains agens extérieurs, immédiatement appliqués sur la fibre, la font aussi se contracter, et ils conservent leur action sur elle, même après la section de son nerf, ou sa séparation totale du corps, pendant un temps plus ou moins long, selon les espèces d’animaux. Cette faculté de la fibre est ce que l’on nomme son irritabilité. Dépend-elle encore dans ce dernier cas de la portion nerveuse qui est demeurée dans la fibre après la section, et qui en fait toujours partie essentielle ? Ou bien l’action de la volonté elle-même n’est-elle qu’un cas particulier et l’effet d’une action irritante du nerf sur la faculté inhérente à la fibre ? Cette dernière opinion est celle de Haller et de son école ; mais chaque jour semble ajouter à la vraisemblance de l’opinion opposée.

Quoi qu’il en soit, toutes les parties intérieures du corps qui doivent produire quelque compression sur les substances qu’elles contiennent, ont leurs parois garnies de fibres charnues, et reçoivent des filets nerveux ; telles sont les artères, les intestins, le coeur, etc. Mais le principal usage de ces fibres, c’est la formation des muscles : on