Page:Lecons d-anatomie comparee de georges cuvier tome1.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

ordres d’animaux, nous montrera de même que les modifications de chacune de leurs fonctions principales exercent une influence pareille sur toutes les autres : tant il y a d’ensemble et d’harmonie entre toutes les parties d’un corps vivant quelconque.

Telles sont les fonctions principales qui composent l’économie animale ; on voit qu’elles peuvent se rapporter à trois ordres. Il en est qui constituent les animaux ce qu’ils sont, qui les rendent propres à remplir le rôle que la nature leur a assigné dans l’arrangement général de l’univers ; en un mot, qui seroient suffisantes pour les faire exister, si leur existence ne devoit être que momentanée. Ce sont la faculté de sentir et celle de se mouvoir ; celle-ci les met en état d’exécuter certaines actions, et l’autre les détermine pour telle ou telle des actions dont ils sont capables. Chacun d’eux peut être considéré comme une machine partielle, coordonnée à toutes les autres machines dont l’ensemble forme ce monde ; les organes du mouvement en sont les rouages, les leviers, en un mot toutes les parties passives : mais le principe actif, le ressort qui donne l’impulsion à toutes les autres parties, réside uniquement dans la faculté sensitive, sans laquelle l’animal, plongé dans un sommeil continuel, seroit réellement réduit à un état purement végétatif ; et la plante elle-même pourroit être appelée, comme l’a dit Buffon, un animal qui dort. Ces deux fonctions forment le premier ordre, et portent le nom de fonctions animales.