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rapide que cette évaporation est plus grande ; qu’il peut même devenir rétrograde lorsqu’elle vient à cesser, ou à se changer en absorption par la fraîcheur et l’humidité de l’air.

Non seulement les animaux, destinés à changer continuellement de lieu, et à se trouver dans toutes sortes de situations et de températures, devoient avoir en eux-mêmes un principe actif de mouvement pour leur fluide nourricier ; mais leurs facultés plus nombreuses et plus développées, exigeant une complication d’organes beaucoup plus grande, leurs diverses parties étant très-composées, souvent très-divergentes, pouvant même varier leurs positions et leurs directions respectives, il falloit, pour porter ce fluide dans des détours si multipliés, des moyens plus puissans et autrement disposés que dans les végétaux.

Aussi, dans la plupart des animaux, est-il contenu dans des canaux innombrables, qui sont tous des ramifications de deux troncs qui communiquent ensemble, de manière que l’un reçoit dans ses racines le fluide que l’autre a poussé dans ses branches, et le rapporte au centre d’où il doit être chassé de nouveau.

C’est à cet endroit où les deux grands troncs communiquent, qu’est placé le coeur, qui n’est autre chose qu’un organe dont les contractions poussent avec violence ce fluide dans tous les rameaux du tronc artériel ; car il y a aux deux orifices du coeur des soupapes disposées de manière