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qui doivent leur servir d’alimens, et dans les parois de laquelle s’ouvrent des pores ou des vaisseaux absorbans, qui sont, selon l’expression énergique de Boerhaave, de véritables racines intérieures. la grandeur de cette cavité et de ses orifices permettoit à plusieurs animaux d’y introduire des substances solides. Il leur a fallu des instrumens pour les diviser, des liqueurs pour les dissoudre : en un mot la nutrition n’a plus commencé immédiatement par l’absorption de substances telles que le sol ou l’atmosphère les fournissoient ; il a fallu qu’elle fût précédée d’une multitude d’opérations préparatoires, dont l’ensemble constitue la digestion. ainsi la digestion est une fonction d’un ordre secondaire, propre aux animaux, et dont l’existence, ainsi que celle de la cavité alimentaire dans laquelle elle s’opère, est nécessitée chez eux par la faculté qu’ils ont de se mouvoir volontairement ; mais ce n’en est pas la seule conséquence.

Les végétaux ayant peu de facultés, ont une organisation très-simple ; presque toutes leurs parties sont composées de fibres parallèles, ou peu divergentes. De plus, leur position fixe permettoit que le mouvement général de leur fluide nourricier fût entretenu par les simples agens extérieurs : aussi paroît-il qu’il se porte de bas en haut par l’effet de la succion de leur tissu spongieux ou capillaire et de l’évaporation qui se fait à leur cime, et que son mouvement dans ce sens est d’autant plus