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l’organisation, mais qui n’en sont pas des suites nécessaires, la faculté de sentir et celle de se mouvoir à volonté, en tout ou en partie, sont les plus remarquables, et celles qui ont la plus grande influence dans la détermination des autres fonctions.

Nous avons la conscience que ces facultés existent en nous, et nous les attribuons, par analogie et d’après les apparences, à un grand nombre d’autres êtres, que nous nommons, à cause de cela, les êtres animés, ou, d’un seul mot, les animaux. ces deux facultés paroissent être nécessairement liées. D’abord l’idée même de mouvement volontaire contient en elle celle de sensibilité ; car on ne conçoit point de volonté sans desir, et sans sentiment de plaisir ou de peine. Il peut bien exister des corps qui, quoiqu’inanimés, manifestent à l’extérieur des mouvemens produits par un principe interne ; mais ces mouvemens sont de même nature que tous ceux qui constituent les fonctions essentielles à la vie, et ne peuvent mériter le nom de volontaires.

D’un autre côté, la bonté avec laquelle la nature a traité toutes ses productions ne nous permet guère de croire qu’elle ait privé des êtres susceptibles de sensation, c’est-à-dire de plaisir et de peine, du pouvoir de fuir l’une et de tendre vers l’autre jusqu’à un certain point ; et si parmi les malheurs trop réels qui affligent notre espèce, un des plus touchans est celui de l’homme de coeur qu’une force supérieure retient dans l’impuissance