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qu’elle fait en avant plus ouvert, et celui qu’elle fait en arrière plus aigu. Si l’eau ne résistoit point, le bateau ne changeroit pas de place ; mais sa résistance arrêtant le mouvement de la rame, l’angle en question s’ouvre par le mouvement que le bateau prend en avant. Cette impulsion une fois donnée, le batelier retire sa rame ou lui fait tourner son tranchant, pour qu’elle n’arrête point le mouvement, et il recommence les mêmes opérations pour donner une seconde impulsion.

Le corps des oiseaux d’eau est naturellement plus léger que l’eau, à cause de leurs plumes grasses et imperméables à l’humidité, et à cause de la grande quantité d’air contenue dans les cellules de leur abdomen. Ils sont donc absolument dans le cas du bateau, et n’ont besoin d’employer leurs pieds que pour se mouvoir en avant. Ces pieds sont très en arrière, parce que leur effort est plus direct, et qu’ils n’ont pas besoin de soutenir le devant du corps que l’eau soutient suffisamment. Les cuisses et les jambes en sont courtes, pour laisser moins d’effet à la résistance de l’eau sur les muscles. Le tarse en est comprimé pour fendre l’eau ; et les doigts sont très-dilatés, ou même réunis par une membrane, pour former une rame plus large, et frapper l’eau par une plus grande surface : mais lorsque l’oiseau reploye son pied pour donner un nouveau coup, il serre les doigts les uns contre les autres pour diminuer la résistance.