Page:Lecons d-anatomie comparee de georges cuvier tome1.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour lier les phénomènes des corps vivans aux lois générales de la nature, et d’en conclure que ces phénomènes sont absolument d’un ordre différent.

Mais, d’un autre côté, il seroit téméraire d’entreprendre de nouveau cette tâche, tant que nous n’aurons que des connoissances si bornées des corps dans lesquels ces phénomènes se manifestent : nous ne pourrons en donner qu’une exposition empirique, et non un systême raisonné ; et tous nos travaux sur l’économie organique se réduiront à en faire l’histoire.

Cependant, si nos connoissances sur la composition des corps vivans ne suffisent pas pour l’explication des faits qu’ils nous présentent, nous pouvons du moins les employer pour reconnoître ces corps, même hors de leur action, et pour en distinguer les débris long-temps après leur mort ; car nous ne trouvons dans aucun des corps bruts ce tissu fibreux ou cellulaire, ni cette multiplicité d’élémens volatils, qui forment les caractères de l’organisation, et des corps organisés, soit qu’ils vivent actuellement, soit qu’ils aient vécu.

Ainsi, tandis que les solides bruts ne se composent que de molécules polyèdres qui s’attirent par leurs facettes et ne s’écartent que pour se séparer, qu’ils ne se résolvent qu’en un nombre très-borné de substances élémentaires pour nos instrumens, qu’ils ne se forment que de la combinaison de ces substances et de l’aggrégation de ces molécules,