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qui avoient été ployées auparavant plus que de coutume. Ce déploiement imprime aux os qui les composent des mouvemens violens de rotation, dont l’impulsion se communique au cetre de gravité du corps, et le lance avec une vîtesse déterminée, plus ou moins directement opposée à la pesanteur.

Le corps sautant doit être considéré comme un projectile qui perd par degrés la vîtesse qu’il a acquise pour monter, parce que la pesanteur lui imprime à chaque instant une vîtesse contraire.

Ainsi sa vîtesse de départ étant donnée, on peut déterminer le chemin qu’il décrira dans l’air, l’instant et le lieu de sa chûte.

La vîtesse du départ, et par conséquent l’étendue du saut, dépend de la longueur proportionnelle des os, et de la force des muscles. Aussi les animaux qui sautent le mieux sont-ils ceux qui ont les cuisses et les jambes de derrière les plus longues et les plus épaisses, comme les kanguroos, les gerboises, les grenouilles, les altises, les sauterelles, les puces, etc.

L’espace que les petits animaux franchissent d’un seul saut est plus considérable, à proportion, que celui que franchissent les grands animaux, parce que, lorsque les forces sont proportionnelles aux masses, elles leur impriment des vîtesses égales, et les espaces parcourus dépendant uniquement des vîtesses, ils doivent être à peu près