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eux, les pieds de errière ne l’aidant que foiblement par leur impulsion. C’est là ce qui rend la marche des paresseux si pénible.

Les animaux qui ont les pied de devant très-courts à proportion de ceux de derrière ne pourroient soutenir assez efficacement leur corps, et tomberoient sur le nez à chaque impulsion de ceux-ci, s’ils n’avoient la précaution de se cabrer ; c’est-à-dire, d’élever le train de devant en entier avant de le pousser n avant par le moyen des pieds de derrière : aussi ne marchent-ils point, à proprement parler ; ils ne font que sauter. C’est le cas de la plupart des rongeurs, comme les lièvres, les rats, et sur-tout les gerboises. Ce n’est que lorsqu’ils montent, que ces animaux peuvent marcher réellement. Lorsqu’ils veulent aller lentement en plaine, ils sont réduits à se mouvoir sur leurs pieds de devant, et à traîner simplement ceux de derrière. Cela se voit dans les lapins, et encore mieux dans les grenouilles.

Lorsque les pieds de derrière sont très-écartés, leur impulsion devient plus latérale ; il en résulte que le tronc est poussé à chaque pas alternativement sur les côtés, et que la démarche en devient tortueuse. C’est ce qui se remarque dans les animaux nageurs, dont le genre de vie exigeoit cet écartement des pieds de derrière. Tels sont les loutres, les castors, les tortues, etc.