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vital, et c’est même par l’effet de la force vitale des corps auxquels ils appartenoient alors, qu’ils se sont développés au point de devenir susceptibles d’une vie isolée : car, quoique plusieurs espèces aient besoin pour produire de l’action particulière de l’accouplement, il en est beaucoup qui produisent sans cela ; ainsi cet accouplement n’est qu’une circonstance particulière dans certains cas, qui ne change point la nature essentielle de la génération. Le mouvement propre aux corps vivans a donc réellement son origine dans celui de leurs parens ; c’est d’eux qu’ils ont reçu l’impulsion vitale, et il est évident d’après cela, que, dans l’état actuel des choses, la vie ne naît que de la vie, et qu’il n’en existe d’autre que celle qui a été transmise de corps vivans en corps vivans par une succession non interrompue.

Ne pouvant donc remonter à la première origine des corps vivans, nous n’avons de ressource pour chercher des lumières sur la vraie nature des forces qui les animent, que dans l’examen de la composition de ces corps, c’est-à-dire de leur tissu et du mélange de leurs élémens : car, quoiqu’il soit vrai de dire que ce tissu et ce mélange sont en quelque façon le résultat de l’action des forces vitales qui leur ont donné l’être et qui les ont maintenus, il est clair aussi que ces forces ne peuvent avoir que là leur source et leur fondement ; et si la première réunion de ces élémens mécaniques et chymiques d’un corps vivant