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elles-mêmes de mouvement propre, et ne font que participer au mouvement général que produit leur réunion, en sorte que, selon l’expression de Kant, la raison de la manière d’être de chaque partie d’un corps vivant réside dans l’ensemble, tandis que, dans les corps bruts, chaque partie l’a en elle-même.

Cette nature de la vie une fois bien reconnue par le plus constant de ses effets, il étoit naturel qu’on recherchât quelle est son origine, et comment elle est communiquée aux corps qu’elle doit animer. On est remonté à l’enfance des corps vivans ; on a cherché à se rapprocher le plus qu’il a été possible de l’instant de leur formation : mais on ne les a jamais apperçus que tout formés, et jouissant déja de cette force vitale, produisant déja ce mouvement de tourbillon dont on vouloit connoître la première cause. En effet, quelque foibles que soient les parties d’un foetus ou d’une graine dans les premiers instans où il nous est possible de les appercevoir, ils exercent cependant dès lors une véritable vie, et ils ont déja en eux le germe de tous les phénomènes que cette vie doit développer par la suite. Ces observations s’étant étendues à toutes les classes de corps vivans, elles nous ont amenés à ce fait général, qu’il n’est aucun de ces corps qui n’ait fait autrefois partie d’un corps semblable à lui, dont il s’est détaché ; tous ont participé à la vie d’un autre corps avant d’exercer par eux-mêmes le mouvement