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dans les singes, il est articulé avec le tibia de manière à n’appuyer à terre que par son bord extérieur. Au reste, cette disposition étoit nécessaire aux singes, pour leur laisser le libre usage de leurs pouces et de leurs longs doigts. Cette même longueur des doigts, qui leur est si commode pour saisir les branches, leur nuit sur un sol plat ; ca ils perdent d’autant plus de leur force qu’ils sont plus longs, lorsqu’ils ne peuvent que presser et non entourer quelque partie arrondie. Ceux de l’homme, au contraire, sont courts et épais ; son pouce est très-fort, et plus long que les autres doigts, ce qui augmente d’autant l’étendue du pied, et ne se retrouve point dans les autres mammifères. Ces doigts n’ont en dessous ni ongle ni corne qui les empêche de se bien appliquer au sol, et d’en discerner les inégalités.

Enfin le court fléchisseur des doigts est tout entier sous le pied, et prend sa première origine en avant du talon ; il n’a rien de commun avec le muscle appelé mal-à-propos plantaire grêle, qui se fixe au calcanéum avec les autres extenseurs du pied ; le long fléchisseur passe à côté du calcanéum, en sorte que ni l’un ni l’autre ne sont gênés par le talon, lorsqu’il appuye contre terre.

Dans les autres mammifères, et même en partie dans les singes, le muscle plantaire grêle sert à fléchir les doigts ; il passe sur la tête du calcanéum, et il seroit empêché dans son action si cette tête le comprimoit en appuyant contre terre.