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Une autre famille de vers, dépourvue d’épines et de soies, n’a pas la même organisation musculaire : aussi sa manière de ramper diffère-t-elle beaucoup de celle des premiers.

Ils se traînent à l’aide des deux extrémités de leur corps, qu’ils appliquent alternativement sur le plan qu’ils veulent parcourir. Une organisation particulière les rend propres à ce genre de progression. On pourroit en former deux ordres.

Les uns, comme les sangsues, et plusieurs autres vers intestinaux, ont la tête et la queue terminées par une espèce de disque charnu contractile qui ressemble un peu à ceux des poulpes.

L’organisation de ces deux disques, qui font l’office de ventouses ou de suçoirs, n’est pas facile à déterminer ; car, lorsque la peau qui les recouvre est enlevée, on n’y voit que des fibres très-déliées entrelacées diversement.

Quoique cet ordre de vers à suçoirs soit très-contractile, on a cependant beaucoup de peine à reconnoître les muscles qui meuvent leur corps.

En effet, toute leur peau peut être regardée comme un muscle ou une espèce de sac charnu, à fibres circulaires et longitudinales, qui renferme les vaisseaux, les viscères et les glandes. Cette peau musculeuse est épaisse, et recouverte intérieurement par un tissu cellulair très-serré et très-solide.

Lorsque le ver veut changer de lieu, le corps appuyé sur l’une de ses extrémités, à l’aide de la ventouse qui la termine, il contracte isolément les