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son activité à ce résultat tranquille, et que sa sphère s’étend au-delà des limites du corps vivant lui-même. Il ne paroît pas du moins que cette force diffère de celle qui attire de nouvelles molécules pour les intercaler entre celles qui existoient déja ; et cette action du corps vivant pour attirer les molécules environnantes n’est pas moins continuelle que celle qu’il exerce pour retenir les siennes propres : car, outre que l’absorption des matières alimentaires, et leur passage dans le fluide nourricier et par lui à toutes les parties, ne souffrent guère d’interruption, et se continuent d’un repas à l’autre, il y a une autre absorption qui se fait continuellement à la surface extérieure, et une troisième qui a lieu par l’effet de la respiration. Ces deux dernières sont même les seules qui existent dans tous les corps vivans qui ne digèrent pas, c’est-à-dire dans toutes les plantes.

Or, comme les corps vivans ne croissent pas indéfiniment, mais que la nature a assigné à chacun d’eux des limites qu’il ne peut passer, il faut qu’ils perdent d’un côté au moins une grande partie de ce qu’ils reçoivent de l’autre ; et en effet une observation attentive a appris que la transpiration et une multitude d’autres voies leur enlèvent continuellement de leur substance.

Cela doit modifier l’idée que nous nous étions formée d’abord du principal phénomène de la vie : au lieu d’une union constante dans les molécules, nous devons y voir une circulation continuelle