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attirent l’humidité ; et pendant qu’une portion s’évapore en émanations infectes, une autre s’écoule en une sanie putride, qui ne tarde pas à se dissiper aussi : en un mot, au bout d’un petit nombre de jours, il ne reste plus que quelques principes terreux ou salins ; les autres élémens se sont dispersés dans les airs et dans les eaux pour entrer dans de nouvelles combinaisons.

Il est clair que cette séparation est l’effet naturel de l’action de l’air, de l’humidité, de la chaleur, en un mot de tous les corps extérieurs, sur le corps mort, et qu’elle a sa cause dans l’attraction élective de ces divers agens pour les élémens qui le composoient. Cependant ce corps en étoit également entouré pendant sa vie ; leurs affinités pour ses molécules étoient les mêmes ; et celles-ci y eussent cédé également, si elles n’avoient pas été retenues ensemble par une force supérieure à ces affinités, qui n’a cessé d’agir sur elles qu’à l’instant de la mort.

Voilà de tous les phénomènes dont les idées particulières entrent dans l’idée générale de la vie, celui qui paroît d’abord en constituer l’essence, puisque nous ne pouvons concevoir la vie sans lui, et qu’il existe évidemment sans interruption jusqu’à l’instant de la mort.

Mais l’étude suivie d’un corps vivant quelconque nous montre bientôt que cette force qui retient ensemble les molécules malgré les forces extérieures qui tendent à les séparer, ne borne pas