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Il a un appendice triangulaire qui peut se recourber, saisir de sa pointe la matière glutineuse qui forme les fils, et la tirer en longueur. Mais c’est le pied de la moule de mer (mytilus edulis) qui est le mieux organisé de tous. Il ressemble à une petite langue marquée d’un sillon longitudinal, susceptible de s’alonger beaucoup en se rétrécissant, et de se raccourcir jusqu’à avoir la forme d’un coeur. Cinq muscles de chaque côté meuvent cet organe. Deux viennent des extrémités de la coquille, auprès de ceux qui servent à la fermer.

Les trois autres viennent de son fond et du creux des nates. Tous entrent dans le pied, et s’y entrelacent avec ses fibres propres, comme les muscles extrinsèques de la langue de l’homme se joignent au lingual. La totalité de l’organe est enveloppée d’une gaîne formée de fibres transversales et circulaires, d’une couleur pourpre obscure. Ce pied sert également à filer et à ramper. Ce dernier office se remplit comme dans tous les bivalves ; le premier se fait en saisissant par la pointe le gluten que fournit une glande située sous sa base, et en le tirant en longueur dans le sillon décrit plus haut.

Nous ferons connoître ailleurs la glande qui secrète cette humeur propre à former le fil.