Page:Lecons d-anatomie comparee de georges cuvier tome1.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’aspect constant de la nature ne maîtrisoit point leur imagination, ils n’ont pu s’empêcher de créer des systêmes, ni de mettre de la partialité dans leur jugement sur les faits, en choisissant de préférence ceux qui favorisoient leur manière de voir.

Vous devinez aisément que le plus grand nombre de ces auteurs se trouve dans une nation, qui, toute excellente qu’elle est par son génie inventif et par son infatigable patience dans les recherches de tout genre, n’a pas toujours su contenir dans des bornes convenables son penchant à montrer de l’érudition, penchant qui ne vient peut-être que de trop de modestie et d’une déférence mal entendue pour les autres.

Une autre nation non moins admirable par la hardiesse de ses vues, et la force qu’elle déploie dans les travaux relatifs aux sciences, semble avoir donné dans un excès opposé à celui que je viens de reprendre, en méprisant un peu trop les étrangers, en n’estimant et même en ne consultant presque que ses compatriotes. Cette espèce d’orgueil, utile peut-être en politique, ne peut, dans les sciences et sur-tout dans les sciences de faits, que rétrécir les idées, et conduire à une sécheresse qui fait le caractère de quelques-uns de ses auteurs en histoire naturelle et en anatomie comparée.

Vous trouverez, j’espère, que j’ai fait mon possible