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a été possible de vérifier moi-même, et que j’ai le plus souvent démontrées publiquement dans mes cours, ou dont les preuves sont déposées dans la collection d’anatomie du muséum, vient plutôt de ce que ces démonstrations et cette exposition publique rendoient toute autre autorité inutile, que de ma négligence à m’enquérir de ce qui avoit été fait avant moi. Je ne crois pas être resté très en arrière de mes prédécesseurs ; et si j’ai cru dans beaucoup de cas qu’il étoit plus aisé de recourir à la nature, que de chercher à expliquer les descriptions obscures ou insuffisantes de plusieurs modernes, ou que de passer plusieurs jours pour rencontrer quelques pierres précieuses, enfouites dans les discussions de philosophie scholastique qui remplissent les auteurs du seizième siècle : je regarde cette méthode comme un avantage que mon heureuse position me procuroit, en me dispensant d’avoir recours à la compilation, et point du tout comme un sujet de reproche.

Ce qui m’a sur-tout guéri de l’envie de construire avec des matériaux étrangers, ce sont les résultats informes qu’ont obtenus de cette façon quelques auteurs estimables, mais dépourvus des moyens d’observer. Ils n’ont pu éviter de reproduire des choses fausses, d’autres inexactes ou même contradictoires ; et comme