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savez avec quelle assiduité j’y travaille, mais vous savez aussi mieux que personne combien de temps un pareil ouvrage exige ; les faits appellent les faits. Quelque riche qu’on en soit, on en desire toujours. Tantôt c’est une espèce que l’on voudroit comparer à celles que l’on connoît déja ; tantôt c’est un organe sur lequel on voudroit encore tenter quelques essais pour en mieux développer la structure. Dans d’autres endroits on a besoin de réflexions plus prolongées ; on ne sent pas encore assez bien l’ensemble de son objet, les rapports de ses parties. C’est sur-tout en histoire naturelle qu’on est toujours mécontent de ce qu’on a fait, parce que la nature nous montre à chaque pas qu’elle est inépuisable.

La partie mécanique seule, comme les préparations, les dessins et les gravures, exigeront un temps qu’aucun soin, aucune dépense ne pourroient abréger.

Ainsi je ne puis raisonnablement espérer de terminer mon ouvrage d’ici à plusieurs années ; cependant je m’efforce de faire jouir, autant qu’il est en moi, les jeunes anatomistes de tout ce que les collections contiennent déja de neuf et d’important ; je leur développe les rapports que les faits nous laissent déja entrevoir ; et ne me bornant point à leur exposer dans un ordre quelconque les observations consignées dans les ouvrages imprimés, je ne leur cache aucune